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Portrait de femmes, journée du 8 mars : Brigitte Pagès

Directrice de l’entreprise Silmer à Cayeux-sur-Mer

La société créée en 1928 est spécialisée dans le traitement des galets et dispose d’un site d’extraction. Les galets prélevés font l’objet de deux différentes calcinations afin d’obtenir deux gammes de produits : les granulats destinés aux chaussées claires et la silice cristobalite.

Brigitte a fait ses premiers pas dans l’entreprise en 1994 au service qualité pour mettre notamment en place les premières certifications ISO. En 2004, elle est devenue responsable de production : « Mes missions consistaient à gérer les équipes, assurer le lancement des commandes, optimiser le process, organiser le travail des équipes. Je me suis imprégnée de cette matière première qu’est le galet et suis totalement passionnée pour cette richesse naturelle. En 2013 : j’ai été nommée directrice commerciale. Mon enthousiasme à trouver de nouveaux marchés en France et à l’étranger, a impliqué de savoir adapter les produits, avec des idées nouvelles et du matériel à la pointe de la technologie comme le tri optique. Silmer, c’est 70 % de chiffre d’affaires à l’étranger. En janvier 2023, après le départ de mon prédécesseur, j’ai été nommée directrice de l’usine. De nouvelles fonctions m’attendaient avec de véritables objectifs à atteindre, comme le combat contre la hausse des prix de l’énergie, les renouvellements des arrêtés d’occupation du territoire pour maintenir notre activité… Ma mission est d’assurer l’équilibre des marchés, leur développement mais aussi de maintenir un équilibre économique et social, afin que les salariés travaillent en toute sécurité et sérénité ».

Des qualités nécessaires pour ce type de poste

« Je pense que la probité est essentielle. Quand je m’engage auprès de mes collaborateurs, je m’y tiens, cette honnêteté contribue à la renommée de l’entreprise et favorise les collaborations.

La valeur travail est également nécessaire, à tout niveau dans l’entreprise. On peut toujours faire progresser l’entreprise mais toute seule, je ne ferai rien. Le travail avance avec une équipe fédérée».

Un métier passionnant

«Je dois relever des défis en permanence, aller chercher des marchés, des niches là où les autres ne vont pas… et puis nous avons un produit d’exception, le galet de Cayeux est unique au monde. On ne peut pas se permettre de le galvauder. Là encore, il y a des valeurs à défendre, celles de notre territoire, de notre savoir- faire. Silmer est une usine ancienne mais nous devons fonctionner comme une start up afin de toujours être à l’écoute des marchés et des enjeux environnementaux. Ce qui m’amène à travailler avec de nombreux partenaires, dont les représentants de l’État, pour trouver un équilibre entre notre activité et le respect du trait de côte. Travailler pour répondre aux besoins environnementaux d’aujourd’hui et de demain, c’est aussi donner du sens à notre activité. Les défis évoluent, il faut aussi prendre en compte la crise économique en France ou encore les situations instables entre les pays notamment lors de conflits».

Transmettre pour faire bouger les choses

«Je suis une femme dans un métier d’hommes, c’est un constat… mais les choses évoluent. C’est possible. J’accueille d’ailleurs des classes, qui se présentent avec un projet pédagogique, pour partager notre activité. Ce moment est précieux : il permet de valoriser le potentiel de Cayeux auprès des enfants et de leur fait découvrir le voyage du galet. C’est l’occasion pour ces jeunes d’entendre que dans l’industrie, nous avons besoin d’une multitude de professions : d’électriciens, de caristes, de secrétaires, d’un responsable entretien pour soigner l’image de l’entreprise… Ma mission, c’est aussi de dire : ‘voilà ce que vous pouvez faire et vous, les filles, vous avez votre place’. Conducteur d’engin, technicien, électro-technicien… ces métiers ne sont pas réservés aux garçons. Et les filles peuvent aussi accéder à des postes à responsabilité.

Je ne pense pas qu’une bonne décision soit genrée. Ce qui compte ce sont les valeurs que vous portez. Je crois en l’humain, on peut faire de grande chose. C’est assurément cet optimisme qui me permet d’embarquer mes équipes et de donner du sens à leur travail. Transmettre, c’est ce qui me passionne ».